«Penser le commun, panser le quartier» Restructuration de 60 logements et déconstruction partielle de 30 logements

«Penser le commun, panser le quartier» Restructuration de 60 logements et déconstruction partielle de 30 logements

Maîtrise d’Ouvrage: Reims Habitat/ Superficie: environ 1,5 ha/ Année: 2018-2019

Comment faire muter une « cité » en une « résidence », en remodelant une identité puis une relative attractivité ?

L’existant:

Le projet de paysage s’articule autour du projet architectural. Situé au Nord de Reims, le quartier Chalet – Solférino souffre de nombreuses tensions, avec des habitants en grande précarité. Un tel projet urbain est source de perturbations pour des habitants, d’autant plus que son échelle territoriale n’est pas réellement traitée par la ville et l’agglomération.

Passer du temps sur place était nécessaire, afin de cerner le fonctionnement de ce quartier, ses forces et ses fragilités. En parallèle de la mission de maîtrise d’oeuvre classique, nous avons proposé au bailleur des ateliers en partenariat avec la Maison de Quartier sur place. 

Objectifs: 

Favoriser la réussite du projet:

– exposer, partager le processus de projet architectural, urbain et paysager

– favoriser l’appropriation des nouveaux espaces privatifs et collectifs

– favoriser la rencontre et les discussions entre les habitants

Nourrir le processus de projet: réflexions, discussions, prospectives :

– récolter et échanger des connaissances: autour de la vie du quartier, des représentations à l’oeuvre, autour du paysage, du vivant, des plantes, du projet urbain en général.

– développer un moyen d’expression original avec la maquette

Elaborée au fil des ateliers, la maquette s’affranchit des codes habituels de représentation: arbustes à paillettes, bancs ou bacs à fleurs géants car à la mauvaise échelle… Elle est le résultat d’un processus, d’échanges et de discussions, dans lequel le chemin nous importe davantage que le résultat. Avec ses maladresses, elle transcrit les compromis concédés par les habitants au vu des diverses contraintes.

Avec utopie et pragmatisme, nous avons évoqué plusieurs thématiques: limites, végétation, matériaux au sol, circulations, stationnement, habitudes (jeux, usages, incivilités ou problèmes récurrents), cohabitation (respect des espaces extérieurs communs, vues…).

Une ambivalence transparaît dans le rapport au quartier: «- Qu’est-ce que vous aimez ici? – Rien. – Où aimeriez-vous habiter? – Ici. Je veux pas être ailleurs qu’ici.». On remarque une nostalgie sur la vie passée du quartier, la solidarité, la vision d’une communauté de familles aujourd’hui disparue, et la possession d’un territoire. Paradoxalement, des habitants nostalgiques déplorent l’attitude actuelle individualiste, et affichent une attitude de rejet envers tout nouvel habitant. 

Cela confirme la nécessité de travailler sur les représentations à l’oeuvre, et d’inclure les projets de résidentialisation au sein d’un projet politique urbain et territorial.

La résidentialisation semble une réponse évidente pour les habitants, pour qui clore est synonyme de tranquilité et de sécurité. Mais l’enjeu demeure la création d’une échelle intermédiaire, celle du collectif, du commun, à l’échelle de la résidence. 

 

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Compétences

Publié le

11 décembre 2018